Chapitre 3, 80-2000 |
Eddy tourne un téléfilm "Gaston Lapouge" pour la télévision aux côtés de Jacques Villeret et un film "Coup de torchon" pour le cinéma avec Philippe Noiret et Isabelle Huppert. Eddy est nominé pour le césar du second rôle masculin pour ce film. Durant le mois de juillet 1981, il assure la tournée du podium de Radio-Monte-Carlo. Il produit et présente à la télévision le 19 janvier 1982 la première d'une série d'émissions qui en comptera beaucoup d’autres par la suite : "La dernière séance". Il repart aux U.S.A. afin d'enregistrer un nouvel album entre Nashville, Los Angeles et New York. "Le cimetière des éléphants" ne démentira pas les succès des précédents albums : nouveau disque d’or. Il donne encore rendez-vous au public parisien pour une prestation au Palais des sports du 20 mai au 6 juin 1982. Sur les écrans de télévision, on voit le chanteur, le présentateur de "La dernière séance", et aussi le maître de cérémonie du réveillon du 31 décembre 1982 où il accueille toute la soirée les personnalités ayant marqué cette année (Ventura, Montand, Birkin et Hallyday avec qui il fera un duo inédit). En 1983, côté cinéma, Eddy enchaîne films sur films : "Attention une femme peut en cacher une autre" avec Miou Miou et Roger Hanin, "Ronde de nuit" avec Gérard Lanvin et "A mort l'arbitre" avec Carole Laure et Michel Serrault. Il quitte Barclay pour la distribution de ses disques, qu’il confie à RCA. Un 45 tours est édité "L'amour est vraiment fort" enregistré à Paris. L'année suivante, c’est le retour à Nashville pour la sortie d'un album "Racines" contenant des titres forts "Comme quand j'étais môme", "Nashville ou Belleville", "Le blues du blanc". Un nouveau Palais des sports dans une mise en scène de Jérôme Savary connaîtra un succès aussi grand que les précédents et sera l'occasion de la sortie d'un double album live 1984. Cette année-là Eddy tourne "Frankenstein 90" avec Jean Rochefort et enchaîne l'année suivante avec "I love you" aux côtés de Christophe Lambert. Il participe au tournage de "La galette du roi" où il retrouve Jean Rochefort et Jacques Villeret. Il participe avec Johnny Hallyday au Printemps de Bourges où ils terminent tous les deux sur scène par une série de duos qui fera plaisir non seulement aux nostalgiques mais à tous les autres aussi. Fin 1985, il enregistre un album à Paris, pour la première fois depuis bien longtemps. La tendance est jazz des années 30 sur une face et formation réduite avec synthétiseur sur l'autre face. L'album, distribué début 1986, se termine par un duo étonnant Eddy Mitchell – Serge Gainsbourg dans "Vieille canaille". On trouve également une bonne chanson du tandem Claude Moine - Pierre Papadiamandis "Manque de toi". Une vidéo reprenant la totalité des titres est éditée en même temps que l’album. Dans ce disque, Eddy s'éloigne de la musique qu'il a l'habitude d'offrir à son public. Il s’agit là d'une expérience musicale qui déconcertera malheureusement son auditoire et les médias. C'est d'autant plus dommage qu'Eddy sait chanter pratiquement tous les styles de musique. Comme les Français sont habitués à coller des étiquettes... Il est très difficile pour un artiste de s'en débarrasser par la suite .... Dans le même temps, en février 1986, Eddy est nommé Chevalier des arts et des lettres. 1987, retour à Nashville terre de succès musicaux pour Eddy qui abandonne la production de ses disques. Il la confie, ainsi que la distribution, à Polydor. "La peau d'une autre" et "M'man" sont les titres forts de l'album intitulé tout simplement "Mitchell". On trouve aussi la chanson "C'est magique" dans laquelle Eddy décrit avec toujours autant d'humour les bienfaits de la chirurgie esthétique... "Soixante, soixante-deux" traite d'un sujet plus sérieux (l’Algérie). Dans le même temps sort une compilation réunissant des titres datant de 1960 à 1986. Ses principaux succès sont disponibles sur cinq compact discs longue durée. Cette compilation intitulée "Tout Eddy ...ou presque" en 121 titres (environ un tiers de la production enregistrée en studio) a le mérite de couvrir la période des Chaussettes Noires à Eddy Mitchell, en passant par les productions Barclay et E.M.P. En juin 1988, Eddy apparaît sur la scène du Palais des sports de Paris dans le cadre de "Génération rock and roll" pour Canal plus. Sont présents également Alain Bashung et Johnny Hallyday. 1989, nouvel album enregistré cette fois à Londres, d'où son titre qui rappelle quelque chose..."Ici Londres". Peter-John Vettese est maître d'oeuvre pour les arrangements. Le tandem Claude Moine - Pierre Papadiamandis frappe une nouvelle fois (aidé parfois de Boris Bergman) avec des chansons tendres "Under the rainbow" et "Le baby blues", mais aussi du rock et de l’humour comme pour le déjà légendaire "Lèche-bottes blues". Fin 1989, en compagnie de Johnny Hallyday, Michel Sardou, Jean-Jacques Goldman et Véronique Sanson, Eddy soutient l'action des restos du coeur en participant à une tournée en France et un final au Zénith à Paris qui donne lieu à un enregistrement live et une vidéo cassette au profit de l’association. Il s'agit là de la deuxième intervention d'Eddy Mitchell dans ce qu'il appelle lui-même le "Charity business". En effet il avait déjà participé à l'enregistrement du 45 tours "Pour toi Arménie" dirigé par Charles Aznavour en janvier 1987. Parallèlement le cinéma est toujours présent : tournage du film "Un père et passe" en 1987, participation à d'autres films "Autour de minuit", "Girls", "Je vais craquer", "Jusqu'au bout du monde" et "Promotion canapé". La publicité est présente également avec "Rodier" en temps qu’acteur, "Les bonbons Haribo" en temps que metteur en scène et réalisateur, "Vedette" en temps qu’acteur, metteur en scène et réalisateur. Les clips se succèdent et sont tournés à Paris (la peau d'une autre), à Nashville et Belleville (M’man), à Londres (lèche bottes blues), et à El Paso (le baby blues). A la radio, il présente une émission tous les samedis de 10 heures trente à midi sur RFM. L'écriture non plus n'est pas oubliée puisqu' Eddy propose un recueil de nouvelles "P’tit Claude" sur Belleville (quartier de son enfance). A la télévision "La dernière séance" continue sa carrière sur F.R.3. Le théâtre fait aussi partie de l'univers d'Eddy puisqu'il a en projet "Le facteur sonne toujours deux fois"... La seule condition posée par Eddy est que la mise en scène soit assurée par Robert Hossein. Le projet est annulé car l'emploi du temps des deux hommes est incompatible. A partir des années 90, l’équilibre est trouvé entre écriture et enregistrement d’album, scène parisienne et tournée en province et tournage pour le cinéma. Tous les trois ans Eddy nous offre un nouvel album, une nouvelle scène et un nouveau film. En effet, Eddy Mitchell décide de faire le casino de Paris, après six ans d’absence sur une scène parisienne (exception faite d’une soirée au Palais des sports dans le cadre de "Génération rock and roll" le 23 juin 1989 et d’une autre soirée au Zénith le 13 novembre 1989 pour les restos du coeur). Pour son retour Eddy a choisi une scène à dimension humaine, ce qui lui permet d’avoir un contact et de dialoguer avec son public. La salle est comble tous les soirs. Eddy est obligé de jouer les prolongations. Le casino de Paris étant retenu pour d’autres artistes, il lui faut se replier le 12 décembre sur le Zénith. En une seule soirée (salle comble à nouveau), il fait l’équivalent de plusieurs casino de Paris. Un nouvel orchestre est formé pour ces prestations scéniques de 1990. Mais la surprise est agréable de voir certains soirs les anciens musiciens d’Eddy venir faire un “boeuf” tels Jean-Jacques Milteau, Jean-Yves D’Angelo, Christophe Deschamps ainsi que les ex-choristes féminines d’Eddy. Même Paméla, la fille d’Eddy, est venue chanter, un dimanche en matinée, en duo avec son papa un titre signé Claude Moine-Chuck Berry : “C’est la vie mon chéri”. A l'occasion de ce passage au casino de Paris (du 13 novembre au 2 décembre 1990) et d'un unique concert au Zénith le 12 décembre 1990, une compilation est éditée chez Polydor. Celle-ci sera disque d’or en deux mois en même temps que l’album “Ici Londres“. Cette compilation (qui sera double disque d’or en juin 1992) reprend les principaux succès d’Eddy sur un double compact disc et un collector "Don't be cruel / Sois pas cruelle” enregistré en mars 1990 pour le 40è anniversaire des Jordanaires, choristes d'Elvis Presley. Cette même année sont édités en compact discs les albums originaux de la période (E.M. productions) 1976-1986 avec sur chaque compact deux ou trois titres supplémentaires. En novembre et décembre 1990, une tournée est organisée avec un concert à Caen, avant le casino de Paris. Devant le succès remporté, Eddy revient chanter dans cette même ville un mois après... Pour les fêtes de fin d’année, deux concerts pour les militaires de l’Opération Daguet doivent avoir lieu dans le Golfe. L’Arabie Saoudite s’y oppose, sous prétexte de religion... Au vingtième siècle, à l’aube de l’an 2000... Surprenant ! Le Ministre des Armées (Jean-Pierre Chevènement) fait tout son possible pour faire fléchir les autorités saoudiennes... Rien n’y fera. En plus de l’incident diplomatique, le couperet tombe : Eddy ne chantera pas dans le Golfe. Les ordres viendront directement du plus haut personnage de l’état Français... Avril et mai 1991, la tournée reprend avec notamment, le 1er mai, "Le printemps de Bourges". Juillet et août, la tournée continue avec entre autre trois jours consécutifs au Sporting Club de Monte-Carlo et... Et Fréjus pour honorer sa promesse. Opération Daguet au profit des militaires du Golfe. Toutes les chaînes de télévisions et radios couvrent l’événement. RMC retransmet le concert en direct, tandis que dans les arènes les militaires et leur famille ont pris place aux côtés de spectateurs célèbres tels que J.Hallyday, Eddie Barclay, Darry Cowl, P.Lavil, Carlos, Y.Mourousi, et l’organisateur de la fête François Léotard. Eddy fera trembler les arènes pleines à craquer, sa sortie de scène étant saluée par un gigantesque feu d’artifice. Cette tournée le mènera entre autre à Papeete en Polynésie Française, à Nouméa en Nouvelle Calédonie et aussi à Nyons en Suisse où Eddy enregistrera un duo avec les Neville Brothers, qui sera prétexte plus tard à un nouveau clip tourné à Roissy avec Aaron Neville. Le concert du casino de Paris, avec ce duo en bonus, sortira un an après en compact disc, album vinyle et cassette audio, mais aussi en cassette vidéo et pour la première fois en laser disc vidéo. La performance musicale d’Eddy au casino de Paris lui vaudra sa première victoire de la musique en 1992, après avoir été nominé l’année précédente pour la meilleure chanson de l’année avec "Under the rainbow". Entre deux tournées, Eddy trouve le temps de jouer aux boules place des Lices à St Tropez (sous le regard des photographes amateurs et des curieux), de tourner deux films (“La totale“ de Claude Zidi et “Ville à vendre” de Jean- Pierre Mocky), de produire un disque de Coluche (au temps de ses prestations sur RFM) et d’enregistrer un nouveau duo avec Mort Shuman pour les besoins d’une série TV “Salut les copains”. Ce sera d’ailleurs le dernier enregistrement de Mort Shuman (celui-ci devait décéder peu de temps après et ne verra pas la sortie commerciale de ce disque). Eddy prête aussi sa voix à un coq rocker pour les besoins d’un dessin animé long métrage ”Rock.o.Rico“ dans lequel il interprète 4 titres dont un en duo avec Lio. Pour finir, il tourne un court métrage pour Canal plus. En 1992 nouvelle production entre Londres et Muscle Shoals avec Ian Taylor toujours comme producteur. De ces séances sort l’album "Rio Grande" (avec son titre éponyme, "18 ans demain", etc.…), encore une fois disque d’or un mois seulement après sa sortie, puis disque de platine, enfin couronné aux victoires de la musique dans la catégorie meilleur album de l’année. En juin 1993, Eddy vient fêter au parc des Princes le 50éme anniversaire de Johnny Hallyday en interprétant avec lui sur scène deux duos "Excuse-moi partenaire" et "Happy birthday rock and roll" avec Paul Personne à la guitare et Sylvie Vartan et Michel Sardou comme choristes. Mais l’évènement c’est surtout qu’Eddy a décidé de faire une nouvelle scène parisienne. Seulement attention, il ne s’agit pas d’une, mais de trois nouvelles scènes (Casino, Olympia, Zénith) avec pour particularité d’offrir un tour de chant différent dans chaque salle. Ce sera respectivement "Big band" au Casino, "Country rock" à l’Olympia, "Les tubes" au Zénith. Et ce n’est pas fini. Le 29 mars 1994 a lieu la réunion de ces trois spectacles pour une soirée à Bercy de près de cinq heures. Cet événement sera retransmis sur Canal plus pour une soirée spéciale seulement quelques jours après. Non pas une, mais deux tournées différentes suivront. La première, "Country rock" et "Les tubes" passera par "Le printemps de Bourges" et "Les Francofolies de La Rochelle". La seconde se terminera sur la partie "Big band" et "Les tubes" en février 95 au Zénith de Caen, avec diffusion sur Nostalgie de la "dernière" de la méga-tournée, après être repassée par Bercy en novembre 94. En vidéo, le concert Bercy mars 1994 est édité en double cassette VHS, mais pas de laser disc, ni encore de DVD. Parallèlement, de juillet 1994 à février 1995, Eddy anime sur Europe 1 tous les samedis, puis les dimanches matins de 11 heures à 12 heures 30, en direct du Billy Bob’s de Disneyland Paris, l’émission "Tout Eddy" qui traite de ses sujets de prédilection, musique et cinéma. Des spéciales sont consacrées pêle-mêle à Elvis, aux Beatles, à Chuck Berry, Burt Lancaster, Dean Martin, Jerry Lewis, Frank Sinatra, Alain Chabat ou Bertrand Tavernier. Il est assisté pour cela de Franck Lipsik et de son fils Eddy Moine. Côté discographie tout est fait en grand également avec un enregistrement audio dans chaque salle parisienne. Le tout vient compléter un coffret live qui regroupe tous les enregistrements des débuts jusqu’au casino de Paris 1990 dont un CD d’inédits issus des musicoramas d’Europe 1 avec entre autre Eddy accompagné …non pas par les Chaussettes Noires, mais les Fantômes. La partie studio n’est pas oubliée, puisqu’un poste de radio (réplique d’époque et qui fonctionne sur la bande FM) regroupe les enregistrements studio par sessions depuis le début avec les Chaussettes Noires et comprend plusieurs inédits. L’album "Rio Grande", bourré de tubes, fera l’objet d’un découpage en totalité de CD deux titres. Une nouvelle victoire de la musique pour le plus grand nombre de spectateurs couronne cette série de spectacles (Casino, Olympia, Zénith, Bercy) Un nouveau livre "Tout Eddy" est mis sur le marché dans le même temps. Le cinéma n’est pas en reste. Les concerts terminés, Eddy tourne "Le Bonheur est dans le pré" aux côtés de Michel Serrault et de Sabine Azéma sous la direction d’Etienne Chatiliez. Eddy obtiendra son premier César pour le meilleur second rôle masculin après avoir été nominé dans le même registre quelques années auparavant pour "Coup de torchon" de Bertrand Tavernier. La musique reprend ses droits et "Mr Eddy" (avec "Un portrait de Norman Rockwell", "Les tuniques bleues et les indiens", etc…) est le nouvel album de la cuvée 1996, enregistré entre Nashville et Memphis. Ceci donne droit pour plusieurs jours à un nouveau Bercy, et une longue tournée de plusieurs mois. Inutile de préciser que ce nouvel album à l’instar des précédents est disque d’or, tout comme le sera, lui aussi, l’album enregistré en live à Bercy en 1997. Tout cela aboutira à la victoire du plus grand nombre de spectateurs incluant la méga-tournée qui a suivie. Dans le même temps Eddy sera nominé et obtiendra les victoires de la musique pour le meilleur album avec "Mr Eddy" et pour la meilleure chanson avec "Les tuniques bleues et les indiens". L’album sera en même temps disque de platine. Le premier DVD live d’Eddy Mitchell sort à cette occasion. Dans le même temps une compilation à thèmes "Eddy Rocker" et "Eddy Lover" voit le jour ainsi que l’intégralité de ses albums studio réédités en CD dans une boite de chaussures symbolisant l’emballage d’une paire de bottes texanes. En 1996, l’Oscar de l’UNAC est décerné au tandem Claude Moine - Pierre Papadiamandis pour l’ensemble de leur oeuvre en collaboration. Poursuivant de front sa carrière cinématographique, Eddy tourne un nouveau film avec Irène Jacob "Cuisine américaine" qui a la particularité d’être enregistré simultanément en français et en anglais (curieusement lors de la sortie en DVD, la prise en anglais n’est pas commercialisée). Pour deux soirs, en pleine coupe du monde de football, Eddy prend le contre-pied de Bercy et de la folie foot pour nous offrir avec ses musiciens au Petit journal Montparnasse un concert "Big band"des plus réussis, sans aucune arrière pensée commerciale, simplement pour le plaisir. Quelques morceaux seulement apparaîtront en bonus sur un DVD. "Les nouvelles aventures de Mr Eddy" en 1999 (avec "Décrocher les étoiles", "J’aime pas les gens heureux", etc.…) entraîne celui-ci dans les studios de Memphis, Los Angeles et New Orleans et sur la voie d’un nouveau disque d’or. Le disque sort avec trois pochettes différentes, une pour chaque ville d’enregistrement. |